• TECHNIQUE 01/MATÉRIAU

     

    En plus d'être un produit naturel, végétal (avec une culture peu exigeante et plutôt régénératrice des sols par ses racines pivotantes) et sain si l'on respecte ses limites - ne pas l'exposer à des taux et des durées d'humidité qui peuvent le faire pourrir ; lors des travaux se protéger de la chaux humide et de toutes les poussières, à sec -,

    le chanvre présente l'avantage d'une longue tige poreuse et fibreuse.

     

    Fauchage chanvreTige chanvre

    Tige chanvre microscope

       Sources icongraphiques : http://www.chanvre.oxatis.com/PBCPPlayer.asp?ID=151416

       http://www.chanvreservice.com/blog/22-la-culture-du-chanvre.html

      http://forum.mikroscopia.com/topic/14107-tige-de-chanvre-naissance-d%E2%80%99une-feuille/

      

    Les fibres ont fait le succès historique de la plante (tissage, cordage) et continuent d'être valorisées (industries automobile, papetière, plasturgique). Dans le bâtiment, aujourd'hui, c'est aussi et surtout la structure alvéolaire de la tige qui est appréciée, pour ses qualités ISOLANTES (thermiques et phoniques).

    Mélangé ou non à des liants naturels comme la chaux, le chanvre transformé va pouvoir venir isoler sols, planchers/plafonds, cloisons, murs, combles.

    C'est sous la forme de laine ou de paillettes  (chènevotte) que le chanvre sera le plus plastique, voire "élastique" (rebond pour la laine) et le plus isolant. C'est en béton ou en enduit, c'est-à-dire en mélange avec de la chaux qu'il apportera solidité et inertie - en plus de rester un isolant très satisfaisant....

    d'autant plus satisfaisant que...

    Dans tous les cas, le chanvre ou les chanvre-chaux offrent une réponse à L'HUMIDITÉ - toujours présente - TRÈS INTÉRESSANTE.

     

    Interface eau air

      Au-dessus d'une masse d'eau chaude, l'évaporation a lieu, conjuguée à de la condensation... visible en fumée (avec une baisse de la température, celle de l'air, les molécules d'eau se ré-agglomèrent suffisamment pour re-former liquide, minuscules gouttelettes).

       Source : http://www.science-et-vie.com/2014/04/leau-du-bain-fume-quelle-nest-pas-100-c/

     

    RESPIRATION, PERSPIRATION ?

     

    Sous des termes physiologiques ou curieux, il s'agit de transferts d'humidité gazeuse et liquide au cœur des matériaux dits hygroscopiques, - grâce à leurs nombreuses micro-cavités.

    Le chanvre, doté d'une porosité ouverte conséquente, offre une hygroscopicité notable et accueille favorablement les variations hygriques de l'atmosphère. La chaux, qu'elle soit faiblement hydraulique ou aérienne, participe à ces transferts, grâce à ses propres capillaires, tandis que le mélange chanvre-chaux apporte encore une autre porosité (à l'interfaces des matériaux).

     

    Courbe hygroscopie

       "Forme typique de la courbe de sorption d'un matériau hygroscopique." Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Humidit%C3%A9_%28construction%29

     

    Ainsi, selon les pressions aériennes et les températures ambiantes habituelles, l'élément EAU va-t-il circuler, transiter, se liquéfier (condenser), s'évaporer, adhérer ou quitter "nos" matériaux de bonne perméance hygrique... générant d'autres phénomènes, - de refroidissement ou de réchauffement des masses et de leurs surfaces - régulateurs : déphasage (volant ou tampon), effusivité...

    C'est ce qu'on appelle avant tout les échanges HYGROTHERMIQUES.

     

    Vapeur d'eau hygroscopie

      Nota : Phénomènes hygroscopiques eau/pores des matériaux : de l'adsorption (molécules d'eau en surface des pores) à la condensation capillaire... (la phase finale serait l'absorption, si l'humidité venait à saturation ou HR* 100 %). Avec ses forces internes, ses tensions superficielles spécifiques, déjà spéciales, démultipliées par l'étendue extraordinaire des surfaces capillaires, l'eau, pénétrée dans les matériaux poreux connaît des mouvements particuliers, différents en temps comme en modalités de ceux de l'air des pièces, des grands volumes, et qui sont à l'origine des déphasages hygrothermiques, sources de régulation des variations ambiantes.

       Schémas : http://www.reseau-breton-batiment-durable.fr/retour_experience/espace-eco-chanvre

     

    Dans des conditions ordinaires d'humidité (entre 30 et 70 % d'HR* ou humidité relative*), avec des détails constructifs corrects (continuité de l'enveloppe isolante, ponts thermiques et "pièges" à eau évités, etc.), le chanvre et les mélanges chanvre-chaux permettent non seulement un bon fonctionnement hygrothermique mais des cycles vertueux de lissage.

    Chanvre en laine ou paillettes, béton de chanvre, enduit de chaux - ou de terre offrent un confort et une cohérence (harmonie) rares de l'habitat humain avec l'environnement, le milieu terrestre... la vie.

    Nota : Perspiration (respiration) des parois ou des dalles ne doit pas laisser entendre que la ventilation des pièces de vie est assurée. Le renouvellement de l'air intérieur, absolument nécessaire, implique des techniques indépendantes et/ou des habitudes domestiques régulières (VMC, ouvertures ponctuelles des fenêtres).

     

    [Vers TECHNIQUE 02/CONSTRUCTION]  

     

     

     

       * Humidité relative ou HR : L'humidité relative de l'air, ou degré hygrométrique, couramment notée φ, correspond au rapport de la pression partielle de la vapeur d'eau contenue dans l'air sur la pression de vapeur saturante (ou tension de vapeur) à la même température. Elle est donc une mesure du rapport entre le contenu en vapeur d'eau de l'air et sa capacité maximale à en contenir dans ces conditions. Ce rapport changera si l'on change la température ou la pression bien que l'humidité absolue de l'air n'ait pas changé. Elle est mesurée à l'aide d'un hygromètre."

       Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Humidit%C3%A9_relative

     

        "Si l'on enrichit l'air en humidité - à l'aide d'un humidificateur d'air -, il arrive un moment où l'air est saturé d'eau.

       En pratique cela veut dire : sur les surfaces plus froides que l'environnement, par exemple sur les vitres des fenêtres, l'humidité se dépose. Lors de températures extérieures inférieures à zéro, du givre peut se former. Notre souffle devient visible un matin froid d'hiver, parce que la respiration saturée d'humidité, rencontre l'air froid et se condense aussitôt. Cette condensation disparaît au bout de quelques instants parce que l'air ambiant absorbe cette faible quantité d'eau comme de la vapeur.

       Les réfrigérateurs doivent être dégivrés de temps à autre, soit manuellement soit automatiquement, parce qu'une couche de givre se forme sur le groupe frigorifique et qu'elle se transforme avec le temps en masse compacte de glace. Les aliments et l'air humide de la cuisine apportent plus d'humidité à l'intérieur du réfrigérateur qu'il peut en absorber.

       Une loi physique importante est démontrée ici. Le phénomène de condensation est en rapport étroit avec la température. La teneur d'eau que l'air peut absorber au maximum - cad jusqu'à saturation - dépend de sa température. (...) Pour une pression atmosphérique de 1,013 bar (pression moyenne au niveau de la mer) 1 kg d'air ( = 1,2 m3) de 0°C n'absorbe que 3,8 g d'eau. A 15°C il en absorbe 10,7 g et à 25°C, 20,7g.

       On obtient la courbe de saturation en portant toutes ces valeurs sur un diagramme dans lequel la température est indiquée sur un axe horizontal, et la teneur maximale d'eau sur un axe vertical. Cette courbe relie tous les points avec l'humidité relative de l'air de 100%. Si l'air n'est pas saturé d'eau, son humidité relative est intérieure à 100%. Un tel point serait situé dans le diagramme au-dessous de la ligne de saturation. Il y a deux types de détermination d'humidité :

       - l'humidité absolue indique combien d'eau est contenue dans un kilogramme d'air,

       - l'humidité relative indique quel pourcentage de la teneur en eau maximale possible pour une température donnée concernée est atteint.

       (...)

       Afin de pouvoir travailler concrètement sur ce rapport numérique quelque peu compliqué et représenter une vue d'ensemble des processus de climatisation, on utilise le diagramme psychrométrique, appelé aussi diagramme de CARRIER. Sur l'axe horizontal est représentée la température sèche de l'air, tsic sur le vertical la teneur en eau X en g/kg, soit l'humidité absolue. La ligne de saturation apparaît comme ligne de limite, montant comme une parabole. En dessous se trouvent les courbes qui correspondant à une humidité plus basse. Chaque courbe est désignée avec le pourcentage correspondant. 

     

    Courbe de Carrier 

        Au point A l'air est de O°C et a une humidité relative de 75%. Pour B il est monté à 20°C. Son humidité absolue (env.3 g/kg) est restée la même, mais son humidité relative est tombée à 20%.

       La distance AB correspond donc à un réchauffement. Si ce même air est humidifié, son humidité absolue et relative augmente : à C la température de l'air est encore de 20°C, mais son humidité relative s'élève à 50%, ce qui représente une valeur moyenne agréable pour l'air ambiant. L'humidité absolue est montée à 7,5 g/kg."

       Source : http://joho.p.free.fr/EC/ENERGIE/_Ressources/FROID%20et%20CLIM%20-%20Xpair/www.xpair.com/cours_gefen.php-pint_typ=6&pint_ArtId=256&pint_coursId=40.htm

     

    Buée vitre urbaine

        En conclusion et pour sa beauté fragile, la buée d'une vitre.

        Bientôt chassée de nos maisonsLa condensation au cœur des parois, dès que le point de rosée est atteint (100 % HR, air saturé d'eau), est à éviter, et surtout : ne doit pas durer. L'intérêt des matériaux perspirants comme le chanvre et ses mélanges, correctement mis en œuvre, est que la situation est rarement durable (évaporation et assèchement internes, migrations dès que les conditions ambiantes changent). Source photographique... évaporée.

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